Une vue de la 19ème Réunion du Bureau Politique du PDCI-RDA.

Le Président Tidjane Thiam a annoncé lundi (12 mai 2025) démissionner de la présidence du PDCI-RDA, mais devrait se faire réélire dès mercredi lors d'un congrès, pour mettre fin à une saga judiciaire contestant sa légitimité. A moins de six mois du scrutin, le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire, où plusieurs opposants de premier plan, l’ancien Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro, les Ministres Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam, ont été déclarés inéligibles. Pour ce dernier, la question de sa nationalité - il a été français de 1987 à mars 2025 - est au cœur de ses déboires depuis plusieurs mois. La justice a mis en avant fin avril l'article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, qui indique que l'acquisition volontaire d'une autre citoyenneté entraîne la perte de la nationalité ivoirienne.

Candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) au scrutin présidentiel d’octobre, l’ancien banquier a été rendu inéligible par une décision de justice en avril dernier. Il explique sa décision par les « attaques répétées et injustifiées » dont il serait l’objet. Inattendue, la vidéo de cinq minutes publiée lundi 12 mai au matin a surpris les observateurs de la politique ivoirienne. Tidjane Thiam y annonce depuis Paris sa démission de la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, dont il était le candidat pour l’élection présidentielle prévue en octobre. Revêtu d’une chemise aux couleurs vertes du parti dont il a pris la tête en décembre 2023, l’ancien banquier de 62 ans a indiqué  «   remettre s on mandat entre les mains des militants »  tout en restant prêt à  «   conduire personnellement le parti à la victoire   » .

Le Ministre Tidjane Thiam explique sa décision par les « attaques répétées et injustifiées dont il serait l’objet avec la justice pour principal instrument ». « Depuis plusieurs mois, le PDCI-RDA et moi-même sommes l’objet d’un harcèlement judiciaire inique et insidieux ,  orchestré dans l’ombre mais porté à visage découvert par des personnes manipulées,  dénonce-t-il dans la vidéo.  Avec pour seul objectif de nous écarter de la vie publique et politique, de nous priver de nos droits fondamentaux de citoyen et de porter atteinte à ma dignité, allant jusqu’à me contester ce qui est le socle de toute existence humaine : ma nationalité . »

Il faut rappeler que la justice ivoirienne l'a radié des listes électorales estimant qu'il n'était pas ivoirien au moment de son inscription en 2022, l'excluant de facto de la course à la présidentielle. Parallèlement, son élection à la tête du PDCI était contestée en justice par une militante du parti qui use des mêmes arguments, estimant qu'il n'était pas ivoirien lors du scrutin en décembre 2023. Une audience est prévue jeudi. Mais lundi, le Ministre Tidjane Thiam, hors du pays depuis mars, a annoncé dans une allocution démissionner de son poste de président du PDCI.

Pas question pour autant de renoncer au combat politique : le Ministre Tidjane Thiam a laissé entendre dans sa déclaration de lundi (12 mai 2025)  qu'il pourrait être de nouveau élu à la tête du parti. « Je sais qu'après m'avoir élu en 2023, vous m'accorderez de nouveau votre confiance », a t-il déclaré. Ce pourrait être chose faite dès mercredi, date du prochain congrès extraordinaire du PDCI, décidée par le bureau politique du parti lundi après-midi. « L’appel à candidatures est ouvert à tous », a précisé le parti dans un communiqué final publié après la 19 ^ème   Réunion du Bureau Politique.Et cette fois-ci, Tidjane Thiam sera bien 100% ivoirien puisqu'en renonçant à la nationalité française en mars, il a retrouvé, selon les autorités, la nationalité ivoirienne qu'il avait perdue.

Trois autres grandes figures de l'opposition ivoirienne sont absentes de la liste électorale.

Lundi matin (12 mai 2025), plusieurs centaines de militants étaient rassemblés au siège du parti, devant lequel des forces de sécurité étaient déployées, brandissant notamment des pancartes « Touche pas à mon droit de vote », ou « L'intimidation ne passera pas », a constaté une journaliste de l'AFP. Trois autres figures de l'opposition ayant annoncé leur intention d'être candidats sont absentes de la liste électorale, en raison de condamnations judiciaires. Il s'agit de l'ancien Président (2000-2011) et opposant Laurent Gbagbo, de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l'ancien chef rebelle et Premier Ministre Guillaume Soro.

« Alors que l'on était en droit d'espérer des élections inclusives, transparentes et apaisées, force est de constater que la radiation injustifiée du candidat du PDCI vient s'inscrire dans la logique de l'élimination des leaders des principaux partis politiques de l'opposition pour se garantir des élections sur mesure et une victoire certaine », a déclaré lundi (12 mai 2025) le Ministre Thiam. Les autorités ivoiriennes récusent régulièrement toute intervention politique dans le processus électoral, assurant qu'il s'agit de décisions prises par une justice indépendante. Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, ne s'est de son côté pas encore prononcé sur une éventuelle candidature mais s'est dit désireux de continuer à servir son pays.

Agence GLOUZILET

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OLILÔ Madou
(Agence Glouzilet avec AFP et TV5).
12 mai 2025