
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 16-05-2025 22:40:12 -- N°: 36 -- Envoyer à un ai
L’ancien Premier ministre tchadien, Succès Masra.
C'est à 5h56 du matin, heures locales du vendredi (16 mai 2025), selon le parti des Transformateurs, que des hommes en uniforme se sont présentés au domicile du chef du parti. Les gardiens n'ont eu d'autres choix que de les laisser entrer. Ils ont ensuite forcé les portes de la maison et emmené Succès Masra, comme le montre une vidéo de surveillance de la cour diffusée par le parti. Le domicile du président du parti d’opposition les Transformateurs, situé dans le quartier Gassi du VIIe arrondissement de Ndjamena, a été investi par des hommes armés. Des membres des corps de défense et de sécurité, ceux-ci l’ont amené vers une destination encore inconnue.
Le parti de M. Masra avait auparavant déclaré qu’il avait été « enlevé ». Selon le procureur, il a été arrêté pour diffusion de messages « d’incitation à la haine » liés à des affrontements survenus la veille dans le sud-ouest du pays. Le parti les Transformateurs exige la « libération immédiate et sans condition » de son président. Le procureur de la République Oumar Kedelaye a tenu un point presse. Selon lui, l’enquête se poursuit, mais Succès Masra aurait, via ses réseaux sociaux, lancé des appels à la haine et à la violence. Il est désormais poursuivi pour « complicité d'assassinat », « incendies volontaires » et « profanation de sépultures ».
Le parquet explique que ces messages auraient un lien avec l’attaque survenue mercredi (14 mai 2025) dans le village de Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest du pays). Une attaque meurtrière dont le bilan s’élève à 42 morts, principalement des femmes et des enfants. Selon le procureur, « les enquêtes menées par la police judiciaire ont révélé l'implication de M. Assyongar Masra Succès ». « Des messages ont été diffusés, notamment sur les réseaux sociaux, appelant la population à s'armer contre d'autres citoyens », a-t-il précisé, sans révéler leur contenu ou si M. Masra en était l'auteur.
Du côté des Transformateurs, on s'interroge sur le motif de cette arrestation. Les cadres du parti dénoncent une « action brutale, menée en dehors de toute procédure judiciaire connue », « en violation (…) des droits civiques et politiques garantis par la constitution ». Ils rappellent également que leur parti s’est toujours inscrit dans une lutte pacifique : « nous avons opté pour une lutte pacifique depuis notre premier jour. Si jamais un jour (…) nous devons changer d’option, nous le dirons nous-même à notre peuple », a précisé Djesada Ndolembaye, l’un des vice-présidents du parti.
Une délégation du parti les Transformateurs a pu rencontrer Succès Masra avec ses avocats. Selon Djesada Ndolembaye, qui en faisait partie, Succès Masra « était bien surpris des chefs d’accusation portés contre lui, et ce sont ses avocats que lui ont appris. Il n’avait aucune idée pourquoi il avait été arrêté ». Ndigngar Djeguelmbaye, conseiller à la stratégie du parti, estime que les accusations sont sans fondements, et appelle les militants et la population à demeurer calmes : « Ces événements viennent de se passer et l'équipe déléguée par le gouvernement est encore sur les lieux. En tout cas, aucun résultat des enquêtes n'a été donné.
Du coup, on est quand même stupéfaits et étonnés de voir qu'on est parvenus à la conclusion des enquêtes et déjà indexer notre président , s'indigne-t-il auprès de notre journaliste au service Afrique, François Mazet . Les militants sont choqués, je comprends leur douleur, nous comprenons leur douleur. On reste mobilisés et sereins parce que nous savons que notre président est un homme de dialogue et nombre de paix, donc en aucun cas, nous n’allons accepter que ces éléments avancés contre lui soient vrais. Donc en aucun cas, il aurait appelé à la haine ou à des confrontations communautaires ».