
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 06-06-2025 22:58:01 -- N°: 49 -- Envoyer à un ai
Maître Aloïse Moudileno Massengo, Fondateur en 1983 du Mouvement Patriotique Congolais (MPC).
C’est une question de plus en plus fondamentale dans le continent africain, les affrontements internes des communautés entre elles et attisés grandement par des États voisins comme le conflit en République Démocratique du Congo (RDC) Kinshasa par le Rwanda. L’Afrique brûle dans son cœur comme une mésentente entre ses fils et filles avec le symbole de la malédiction. Hier, le Soudan Arabe affrontait le Sud Soudan de John Arang Chrétien et Animiste. Aujourd’hui, le Soudan musulman en déchirure veut aller en un État séparé, le Nigéria avec Boko Aram, les pays du Sahel, le Mali, le Burkina Faso, le Niger sont secouées par une vague d’Islamistes sans projet concret mais aux mains des puissances étrangères. Le Benin, le Togo connaissent aussi ces attaques de déstabilisations. Le Cameroun par la partie Anglophone connaît un déchirement sanglant, la République Centrafricaine est dans un répit.
La Somalie est toujours dans cette vague de la terreur. L’Éthiopie a connu un mouvement de violences communautaires, le Mozambique aussi est acculé par un mouvement islamiste. Voilà un tableau des guerres touchant le continent africain d’autant que les nations occidentales en quête de minéraux rares créent des luttes fratricides dans les États africains qui n’ont pas pu organiser dans leur intérieur, un ordre juste pour tout le monde. L’injustice est devenue une maladie chronique de tous les régimes devenus indépendants, mais plébiscitant la dictature féroce contre leurs peuples.
Mais intéressons-nous particulièrement à notre pays qui patauge dans la déroute institutionnelle, dans le changement des constitutions tout azimut. Le Congo-Brazzaville avait connu son âge d’or, le 25 Février 1991 suite à plusieurs manifestations syndicales dont les héros ont disparu et d’autres sont en prison. La Liberté qui vint à ce peuple comme une lumière fut garantie par une armée conduite par le Général Jean Marie Mokoko et secondé par Raymond Damase Ngolo et le Général Emmanuel Ngouelondélé. L’armée avait mis le fusil pour défendre l’intégrité territoriale et retourna dans les casernes.
Le pays connut un flux de liberté jamais vu et l’expression libre des congolais et congolaises avait pris le dessus. Mais les acteurs mis à la tête de l’État n’étant pas prêt à pratiquer la démocratie en vinrent aux mains et aux fusils. Le sang a coulé et continue à couler dans la vie quotidienne des congolais et congolaises garantissant la survie d’un régime ignoble de Denis Sassou Nguesso.
Une guerre n’est jamais le moyen le plus sûr de construire l’avenir d’un pays, les vainqueurs n’ont vaincu que la Liberté générale de tous et se sont fermés les chemins de la Paix. Une guerre déstructure une société et celle-ci va vivre dans une violence permanente qui fragilisera son présent et son futur. C’est le cas des vainqueurs du 15 Octobre 1997 faisant de la guerre un butin sucré. D’autant que les différents protagonistes avaient subi une défaite de la pensée, car l’exigence de la démocratie n’était pas à leur mesure et il fallait retourner au monopartisme plus adapté à leur état humain.
1 - L’EFFORT DE GUERRE COMME TITRE DE DISTINCTION A DÉTRUIT L’ÉTAT FONDAMENTALEMENT ET SA FORME D’ORGANISATION.
Avant la Conférence Nationale Souveraine, se profilaient à l’horizon trois clivages fondamentaux sur le plan régional, il s’agissait de la rupture du Parti Congolais du Travail (PCT) entre le Nord au pouvoir version marxiste de 1969 et le groupement Grand Niari devenu Nibolek, tendance secondaire du PCT depuis 1969 qui mijotait son tour au pouvoir pour dominer les deux pôles Nord et Pool - version Bernard Kolélas anti révolution. Car les trois pôles constituaient un obstacle pour le déroulement pacifique d’issue meilleure pour la démocratie au Congo-Brazzaville.
Ces trois tendances n’avaient pas profondément réfléchi à la dimension nouvelle de cette inauguration de la réinstallation d’une démocratie bafouée le 16 Août 1963 par le futur MNR (Mouvement National pour la Révolution) et renversé par le PCT (Parti Congolais du Travail). Leur rivalité était enfouie dans leur cœur et esprit et le pays devait en être une victime. La tendance du Pool incarnée par Bernard Kolélas devait s’y noyer, les deux tendances dites révolutionnaires optaient pour une conférence des partis pour écarter la nation congolaise marginalisée depuis le 16 Août 1963. Mais le peuple congolais opta majoritairement pour une Conférence Nationale Souveraine qui brisa leur intention de vouloir continuer une expérience devenue caduque.
Les révolutionnaires avaient boudé la Pérestroïka lancée par Mikael Gorbachev et trouvaient cela comme une imposture. Le processus de mutation qu’opère tout système en fin de souffle et d’énergie ne pouvait continuer à régir le peuple congolais dans sa dimension nouvelle de passer de la dictature à la démocratie. Une force nouvelle appelée MPC (Mouvement Patriotique Congolais) d’Aloïse Moudileno Massengo et d’Ekondy Akala avait choisi un Ordre Nouveau où le peuple congolais devenait la pièce maîtresse du changement politique. Le dialogue seul et imprégné d’arguments solides devait permettre aux congolais de faire un véritable choix institutionnel de construction nationale contre la violence politique.
On ne change pas les hommes et les femmes par Décret, mais par un processus volontaire d’acceptation d’échec d’une voie donnée au profit d’une voie meilleure qui intègre toutes les péripéties et rassure toute la nation entière. Une génération qui avait exclue l’autre dans la participation d’autrui dans la vie de la cité ne pouvait pas vite intégrer dans ce bouleversement, la présence de celui qu’il avait rejeté hier. Et le rejeté d’hier devenait le héros à qui devait s’identifier à la Nouvelle Cité Démocratique. La résurrection ne pouvait effleurer leur cœur fermé à la nouvelle donne. Quelque soit le contexte, les révolutionnaires ne pouvaient abdiquer, il fallait être dans les rangs du renouveau et asphyxier ce renouveau dont Bernard Kolélas et André Milongo et aussi Monseigneur Ernest Nkombo avaient cette science infuse. Ceux-là aussi n’avaient pas réfléchi d’une façon aussi dynamique en écartant le Mouvement Patriotique Congolais être à la tête de la Pensée dont il était le maître incontesté. La démocratie congolaise périclita en l’absence de son Maître à Pensée Maître Aloïse Moudileno Massengo.
L’Esprit de guerre prit son chemin par l’incompréhension des termes juridiques comme la notion de Majorité et le jeu des alliances. Le droit était devenu le nouveau chemin à gagner en légiférant sur des textes nouveaux qui faisaient rentrer le peuple dans un cosmos de la conscience juridique. Il faut des Lois justes qui consolideront un État de Droit. La reconnaissance du droit par le politique et de sa justesse dans l’établissement d’une société qui veut assurer à tous les citoyens et citoyennes sa protection et ce droit n’est que le manifeste de la raison sacrée.
La montée en puissance du droit ou de la droite raison est devenue une faiblesse pour l’ancienne classe politique démunie du raisonnement juridique et méconnaissable dans l’exercice de cette raison qui ne parle qu’aux érudits du droit. Cet effort demandé à toute la classe politique congolaise d’apprendre les principes démocratiques et de s’appliquer à l’apprentissage du droit qui a l’exigence de la connaissance de l’autre et ce manquement ne pouvait trouver chez le peuple un enthousiasme particulier et collectif. Ils furent un retour aux comportements de l’ancien régime aboli solennellement à la conférence nationale et souveraine du 25 Février 1991.
Bernard Kolélas Bakana, (1933-2009) Premier Ministre de la République du Congo, et maire de Brazzaville.
2 - LA MAUVAISE COMPRÉHENSION DES NOTIONS JURIDIQUES ONT ENTRAÎNÉ L’IRRÉPARABLE ET LA NAISSANCE DES TRAGÉDIES GUERRIÈRES.
Les élections de mars ou avril 1992 avaient donné une majorité parlementaire à l’alliance UPADS (Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale), AND (Alliance Nationale pour la Démocratie et le PCT constituaient un ensemble pour gouverner et devaient former un gouvernement de coalition. Les intentions des uns et des autres avaient divergé sur tous les plans, car le PCT devenait trop gourmand en réclamant les postes clés qui étaient du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’État et l’Assemblée nationale aussi un membre du PCT fut élu et la majorité s’éclata par une motion de censure. Le Chef d’État ne pouvant accepter cette forme de majorité se constituer à l’Assemblée nationale était une illégalité. La Cour Suprême se constitua à la place du Conseil Constitutionnel, rendit un arrêt qui n’était pas du goût du pouvoir institué. Ce manque de culture juridique et politique fragilisa la Constitution du 15 Mars 1992 et la coutume contra legem prit le dessus. Le Congo-Brazzaville rentra dans la zone d’instabilité politique qui ramena les guerres civiles en Juillet et Décembre 1993.
Jusqu’en janvier 1994 et le président Omar Bongo du Gabon fit la médiation pour la fin des hostilités. Toutes les majorités se fissurèrent et la voie dessinait son chemin de déclic jusqu’au 5 Juin 1997, le début de l’enfer. Nous venons de voir la non maîtrise des notions juridiques et l’inculture politique d’un autre siècle ont conduit notre pays dans cette voie de violence sans issue. Le saut périlleux de cette classe politique dans la nouveauté et dans des mots qui n’étaient pas inscrits dans son univers immédiat a conduit à la guerre parce que l’amour des mots conduit à l’amour des bonnes choses et le mal des mots conduit au drame des choses. Une génération au langage guerrier a transformé le pays en un spectacle de crimes et des mauvaises mœurs.
3 - L’EFFORT DE GUERRE A RAMENÉ LES BELLIGÉRANTS À DÉTRUIRE LE PAYS QU’À LE PRÉSERVER.
Il a manqué à cette classe politique de l’avènement de la démocratie tout pour conduire le peuple congolais à une vision claire des choses. La connaissance précise du nouveau régime qui se présentait à eux. Ce régime leur était étranger sur tous les plans car la démocratie c’est la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. C’est le régime de la parole pure, du savoir dire, du savoir écouter, du savoir répondre et du savoir-faire. La réunion de ces qualités manquait aux différents guerriers qui pensaient davantage aux armes pour vaincre l’adversaire. Le fusil prit la place de la parole et la démonstration des muscles devint la norme. D’autant que cette génération depuis le 16 Août 1963 avait détruit des belles institutions démocratiques qui protégeaient tout le monde pour créer le monopartisme et le parti unique au nom du MNR.
Cette génération répéta la même chose lors de la chute en 1968 d’Alphonse Massamba Débat et le PCT vint à la place du MNR. Ainsi va le retour en arrière, aucune volonté d’œuvrer pour le nouveau. Le philosophe chinois au nom de Confucuis disait : << Qui comprend le nouveau, réchauffe l’ancien >>. Ce qui veut dire que le nouveau qui était annoncé à la Conférence Nationale Souveraine garantissait l’ensemble des congolais et congolaises et ne faisait aucune distinction de classe. Le chemin qui était annoncé nécessitait plus d’efforts et avait une exigence de changer complètement de chapitre. Incarner le positivisme en intégrant les principes énoncés dans le préambule de la Constitution du 15 Mars 1992 qui sont : L’unité, le travail, le progrès, la justice, la dignité, la liberté, la paix, la prospérité et l’amour de la patrie.
Ce bloc commun devait être la Bible des congolais et congolaises les orientant dans le nouveau pour se remettre comme des Êtres dignes qui ne baignent pas dans l’eau sale. Mais cette génération n’avait pas déposé les armes de la haine et ne pouvant vivre dans un autre confort que celui de l’injustice. Le choix de la paresse de revenir aux positions du parti unique dans l’affrontement des groupes politiques via les milices armées en brisant l’armée nationale qui avait fait son épreuve d’Août 1990 son serment de fidélité à la nation jusqu’en décembre 1991. L’armée rompant son serment et sa neutralité le 15 Janvier 1992 par un coup d’état qui fragilisa la transition démocratique menée par le Général Jean Marie Michel Mokoko qui avait perdu en cela sa notoriété nationale pour emprunter l’esprit de groupuscule.
Les États Généraux tenus en Février 1992 pour essayer de résoudre l’état de notre armée qui se décomposa en plusieurs entités du Bloc du Nord, du Bloc du Nibolek et le dernier Bloc du Pool. Cet état précipita la déliquescence de notre armée en milices partisanes (Cocoyes, Cobras, Ninjas) jusqu’à l’inflammation du 5 Juin 1997, déclenchement de la rivalité Pascal Lissouba et Denis Sassou Nguesso. Les militaires n’avaient pas pu mesurer le changement de la doctrine politique du pouvoir qui s’arrache par les armes ou par la force physique. Cette forme d’approche fut rendue caduque par la Constitution du 15 Mars 1992 car celle-ci mis au rang un grand souverain : le Peuple comme la source intarissable du pouvoir politique. Une mutation des hommes ne se fait pas par la seule proclamation de la liberté car la liberté devint un danger public pour eux et cela mettait fin à leurs privilèges du parti unique. Ils ont refusé de changer leur nature qui commence par le cœur et l’esprit suivi par les actes vertueux au profit de la collectivité entière.
Pascal Lissouba, Président du Congo Brazzaville de 1992 à 1997.
4 - L’EFFORT ET SON CONTRAIRE LA PARESSE.
Avant de continuer sur le côté positif de l’effort, il faut bien le définir en consultant le Petit Larousse illustré ; << Action énergique du corps ou de l’esprit vers un objectif, un but >>. Nous sommes dans un positionnement positif qui parle du bon sens de l’homme à accomplir des actions dignes de son humanité. Sous d’autres cieux, comment l’effort a abouti à créer un monde meilleur et protecteur des droits humains et annonçant perpétuellement le Progrès de toute démarche. Et Alexis de Tocqueville l’annonce dans son livre << l’ancien régime >> en disant ceci : << Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi en deux leur destinée et de séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais >>. Dans le discours de Maître Aloïse Moudileno Massengo à la Conférence Nationale Souveraine du 25 Février 1991, il avait grandement signalé cette citation de Tocqueville dont je me sers longuement comme la valeur fondamentale de tourner le dos à ce qui était mauvais hier. L’effort ne peut être à reculons, il faut suivre les nouveaux principes qui ont été édictés et qui annoncent la nouveauté et le chemin à réaliser dans l’avenir. Il fallait sortir de la paresse généralisée de l’ancien régime qui ne pouvait être l’attente du peuple congolais. Mais les paresseux ont trouvé mieux de revenir dans l’ancien désordre qui était leur appât de gains.
5 -SE NOURRIR DU PASSÉ POUR TUER LE NOUVEAU.
Nous avons parlé d’un passé destructeur de la nouveauté annoncée à la Conférence Nationale Souveraine. Cette nouveauté couchée dans l’acte fondamental du 4 Juin 1991 était un miroir qui annonçait des hommes nouveaux dans l’esprit et le cœur. Le texte était une garantie de lecture et d’interprétation de l’intention nouvelle des constituants de faire émerger une culture nouvelle basée sur la connaissance des textes écrits et de leur interprétation d’une façon correcte pour arriver à une pratique raisonnable du pouvoir politique. C’est ce nouveau Congo-Brazzaville qui devait apparaître comme la lumière du jour dans les yeux du peuple et ses contraintes objectives à observer pour aller de l’avant.
Cette marche dans le changement est symbolisée par le philosophe chinois Confucuis qui dit ceci : << Qui comprend le Nouveau en réchauffant l’Ancien peut devenir un Maître >>. Le terme qualitatif du mot nouveau ne pouvait être dans l’ensemble de ces hommes qui se sont déclarés accompagner le processus engagé. Il fallait un autre mental pour gouverner le peuple en attente d’une rupture de méthodes, mais la pratique ancienne a continué de symboliser le nouveau chemin. Et en cela, nous consultons encore Confucuis qui nous enseigne les bonnes maximes : << Gouverner en vertu de sa force morale c’est se comporter comme l’étoile polaire : elle demeure à sa place, tandis que la foule des astres lui rend hommage >>. C’est la première qualité d’un homme d’État qui prend conscience de ce qu’il doit assumer et appliquer en toute droiture ce qui a été convenu collectivement par les hommes de raison.
Il faut une façon de diriger qui sort de la routine et encore une leçon de Confucuis : << Menez le peuple par la Vertu, maintenez le en Ordre par la Courtoisie : il sera vergogneux et scrupuleux >>. Et quel comportement pouvions-nous attendre d’eux et avaient-ils fait des efforts personnels pour être à la hauteur de ce qui s’annonçait comme la sortie des ténèbres. Il nous faut des hommes constants qui se sont formés personnellement dans le Bien et dans l’amour du prochain.
Confucuis nous en parle : << A quinze ans, ma volonté était d’étudier. A trente ans, je l’avais établie. A quarante ans, je n’avais plus de doutes et à cinquante ans, je connaissais le destin que m’avait imparti le ciel. A soixante ans, j’avais l’oreille accueillante et à soixante dix, je pouvais me laisser aller à tout ce que mon cœur désirait sans enfreindre les bornes >>. Les hommes mal formés par l’idée du changement et ses vertus qui l’accompagnent ont étranglé, saccagé, détruit l’unique veux de libération de nos vieux démons nés le 16 Août 1963. La paresse qui nous gouverne aujourd’hui a généralisé le crime, le vol, le vice comme la fin d’un rêve élogieux qui nous faisait traverser l’abîme.
Fernand Mathias Ndalla : Membre du Mouvement Patriotique Congolais abrégé (MPC) et Auteur cette Publication.
6 - LE REFUS D’UN LENDEMAIN MEILLEUR EST TOUJOURS UNE CONTINUITÉ GÉNÉRATIONNELLE.
La guerre du 5 Juin 1997 est apparue comme celle qui devait mettre fin à toutes les résolutions prises à la Conférence Nationale Souveraine du 25 Février 1991. Ces résolutions étaient celles qui annonçaient un changement structurel et devait être aussi celui des hommes et femmes. Mais les prétendants aux nouvelles charges n’étaient aussi préparés à la mutation morale et intellectuelle de ce grand moment de vérité. Empêtrés dans leur passé des crimes, violence, vols, incompétence, inadaptation ne pouvaient être l’espoir d’un peuple en quête du changement. Le lourd passé était un poids dont on ne pouvait se débarrasser sans perdre la jouissance des postes juteux symbolisant un signe d’expression et de richesse. La politique est un lieu d’enrichissement et de vices pour avancer dans le mauvais chemin.
La fortification dans le mal et la haine entraînait généralement le MNR nouvelle version devenue UPADS et le PCT vers un affrontement sans précédent dans l’histoire du Congo-Brazzaville. Ce contentieux historique né de la confrontation entre deux hommes politiques violents : Pascal Lissouba et Ambroise Noumazalaye concepteurs des crimes de Février 1965 qui coûtèrent la vie de Lazare Matsocota, Joseph Pouabou et Anselme Massouémé. Ce sang des victimes innocentes mis en déroute la primature de Pascal Lissouba, ce dernier avait annoncé dans un discours : << Vous allez assister à un véritable gymnastique >>.
Pascal Lissouba ne pouvait pas échapper dans le futur à la renaissance dans sa présidence de 1992 à 1997, à la résurgence de ses anciens démons qui heurtaient sa conscience propre, ainsi que la conscience propre d’Ambroise Noumazalaye. Il s’ajouta dans ce lourd contentieux l’assassinat de Marien Ngouabi, le 18 Mars 1977 et la condamnation de Pascal Lissouba aux travaux forcés pour complicité à l’assassinat de Marien Ngouabi. Avec le procès de Février 1978 jugeant les proches de Pascal Lissouba et leur mis à l’écart par le PCT.
Cette revanche était visible dès l’éclatement de leur majorité en septembre 1992, il fallait en découdre par les armes pour diriger le Congo-Brazzaville comme dans le monopartisme. La guerre du 5 Juin 1997 était attendue depuis les affrontements du 10 ou 11 Juin 1993, suivis de novembre 1993 et de Janvier 1994. Le climat d’apaisement n’était plus possible, les deux côtés se préparaient à la guerre totale pour le contrôle de la richesse pétrolière qui était à la base de leur alliance de dépendance à la France et à son groupe ELF-AQUITAINE devenu TOTAL. La guerre avait créée ses guerriers qui furent la norme nouvelle d’existence politique.
L’environnement politique pris l’allure des vainqueurs qui avaient détruit les fondements de l’État qui commençaient à reprendre pied sous la transition politique du 10 Juin 1991. Le retour en arrière est une sécurité pour cette génération qui puise dans la source contaminée par les tragédies. Le retour en arrière est un effacement de l’homme ou de la femme dans le futur et la Bible dans l’ancien testament qui en fait cette illustration dans la Genèse chapitre 19 verset 17 à 26 nous dit ceci : << Comme ils le menaient dehors, il dit : Sauve toi, sur ta vie ! Ne regarde pas derrière toi et ne t’arrête nulle part dans la plaine, sauve toi à la montagne, pour n’être pas emporté >> ! Lot leur répondit : << Non, je t’en prie, Monseigneur ! Ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux et tu as montré une grande miséricorde à mon égard en m’assurant la vie. Mais moi, je ne puis pas me sauver à la montagne sans que m’atteigne le malheur et que je meure. Voilà cette ville assez proche pour y fuir, et elle est peu de chose ? Permets que je m’y sauve - est-ce qu’elle n’est pas peu de chose ? - Et que je vive >> ! Il lui répondit : << Je te fais encore cette grâce de ne pas renverser la ville dont tu parles. Vite, sauve toi là bas, car je ne puis rien faire avant que tu n’y sois >> ! C’est pourquoi on a donné à la ville le nom de Çoar.
Au moment où le soleil se levait sur la terre et que Lot entrait à Çoar, Yahvé fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de Yahvé, depuis le ciel, et il renversa ces villes et toute la plaine, tous ses habitants et la végétation du sol. Or la femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une colonne de sel >> ! Cet exemple et cette illustration symbolique nous montrent que cette génération est devenue une colonne de sel, parce qu’elle avait une interdiction de revenir sur ce qui était caduque et mauvais. Le rétablissement de l’ancienne marche bannie par l’Ordre nouveau qui montrait à l’horizon une grande espérance d’un peuple sorti des chaînes de l’arbitraire. Ce chemin tracé par les lumières de la Raison ne pouvait être que celui des Hommes de Raison qui avaient bâtis leur conscience dans un autre devenir de celui du développement de la personne humaine dans l’élévation politique pour conquérir un monde de lumière.
La transformation de cette génération en une colonne de sel comme la femme de Lot, ouvre le pays aux pratiques de Sodome et Gomorrhe et au Diable. Cet état conduit notre pays dans un effet statique, rien ne bouge dans un sens positif. Pas d’avancées réelles annonçant une amélioration, mais une dégradation continuelle de son tissu social. La guerre de destruction du 5 Juin 1997 a montré les limites d’une classe politique nationale à la même culture de violence et agitant la fonction tribale comme désordre qui défigure les bons principes et les bonnes valeurs d’un peuple qui veut aller de l’avant.
7 - LA FIN DE LA LÉGITIMITÉ GUERRIÈRE ET L’AVÉNEMENT D’UN AUTRE MONDE DE LUMIÈRE.
Il faut aller à la fin de notre propos pour montrer que les deux courants du MNR et du PCT avaient fait une guerre de survie politique contre un ennemi de la liberté qui faisait de l’individu un Être Suprême capable de penser un Monde Nouveau de compréhension où la Vertu serait le principe d’action. Le 16 Août 1963, ils mirent volontairement le régime démocratique de l’Abbé Fulbert Youlou aux calendes grecques. Il ne fallait rien attendre d’eux car l’usurpation qu’ils firent de l’espace politique du multipartisme du 25 Février 1991 un étouffement. La Pérestroïka lancée par Gorbatchev fut pour eux une intrusion à leur capacité de penser librement comme des hommes de Raison. Ils ne pouvaient pas mettre en œuvre les premiers pas de cette démocratie sur le plan concret. Dès lors le consensus qui pouvait apparaître dans la construction d’un régime démocratique dont ils ne connaissaient pas les normes et la façon de faire et d’être. Il n’y avait que le retour au fusil et à l’affrontement musclé de ces hommes n’ayant pas une culture du progrès et de gestion d’un monde nouveau autour d’un dialogue qui ne pouvait être permanent et profitable à tous.
La guerre a été pour eux une incapacité de construire un monde de bonheur où l’homme serait le maître du jeu politique. Ce moule de la tolérance, de la discussion, de l’échange et de la fraternité échappait à leur mentalité d’égoïste. Il ne pouvait penser à l’autre, à son semblable pour construire un monde juste de fraternité. L’effort de guerre, l’hymne national des incompétents qui vont faire d’un acte de paix, un acte de guerre. Cette façon de faire est un manque d’humanité. La nomination à un poste ne peut se justifier pour tout un chacun par sa participation à la guerre de destruction de tout le patrimoine national. La complexité de la façon de faire et d’arriver à un but donné et ne peut justifier une vraie légitimité de nomination, mais une façon incompétente de se tenir dans l’Etat. Le temps actuel répond à une légitimité propre de nomination parce que le temps de la révélation humaine est venu suspendre la volonté de guerre et de développer une autre science d’efficacité politique.
Fernand Mathias Ndalla :
« Je suis un citoyen du Congo Brazzaville résident en France depuis 1980 et ayant fait des études universitaires à Assas, donc à Paris 2 et ensuite à l´Université de Paris 12 option droit. Par ma vision des choses et des choix réalisés par des hommes politiques congolais et africains, allant contre les aspirations légitimes de leur peuple. Je me suis engagé en politique avec le Mouvement Patriotique Congolais abrégé MPC depuis 1983 auprès de Maître Aloïse Moudileno et Docteur Ékondy Akala pour s ´opposer au régime de Denis Sassou Nguesso en réclamant une société démocratique. Depuis lors, je ne cesse d´écrire et publier sur ma page Facebook avec Dieudonné Nanitelamio, Parfait Bihani, Malonga Théodore et d´autres pour la diffusion de nos idées. Je vais continuer a mené le combat politique jusqu’à ma mort ».