
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 20-07-2025 22:56:51 -- N°: 58 -- Envoyer à un ai
Palais de justice d`Abidjan-Plateau.
Flan Japhet Tokpa, Élève fonctionnaire infirmier, a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal d’Abidjan. Son crime : insulte au Président de la République, Alassane Ouattara. Le jeune étudiant a regretté son acte, cependant, il n’a pas réussi à convaincre la justice d’alléger sa peine. Il avait publié au début de ce mois de juin sur sa page Facebook le commentaire suivant : « C’est vrai que l’avortement est un péché très grave que Dieu condamne, mais si la mère de Dramane avait avorté sa grossesse, Dieu allait lui pardonner ça. Elle aurait sauvé l’Afrique ».
Selon le parquet, ce commentaire jugé insultant et qui vise le chef de l’Etat, désigné par « Dramane », a abondamment été relayé sur les réseaux sociaux. Des vagues d’indignations s’en sont suivies provoquant ainsi l’ouverture d’une procédure judiciaire. Jugé choquant et offensant par les autorités judiciaires, ce commentaire a été qualifié par le parquet d’atteinte grave à la dignité du président.
Le 11 juillet dernier, la police chargée de la lutte contre la cybercriminalité a interpellé le jeune infirmier stagiaire pour « avoir tenu des propos outrageants » via un système d'information. Une infraction passible de cinq ans d'emprisonnement. Flan Japhet Tokpa, a reconnu les faits et a écopé de 3 ans de prison ferme. Une peine justifiée par la loi, pour le juriste Ange Uriel Kouassi, consultant en droit du numérique, qui estime « qu’Internet n’est pas une zone de non-droit ». Et d’ajouter : « Internet est régulé (...) Nous devons éviter de dire sur les réseaux sociaux ce que nous ne dirons pas en face d’une autorité. Il ne faut se mettre sous le couvert de la liberté d’expression pour injurier une personne (...) pour émettre des opinions diffamatoires ».
Pour Drissa Bamba, du mouvement ivoirien des droits humains, les propos tombent sous le coup de la loi mais pour lui, l’affaire arrive dans un climat de crispation à trois mois de la présidentielle. « Cela nous laisse perplexes. Est-ce que ce ne sont pas des signaux qu’on donne à ceux qui voudraient s’exprimer librement pour dire autre chose que le pouvoir en place pour leur dire "faites attention ! si vous ne savez pas tenir votre langue, vous allez vous retrouver derrière les barreaux »? S’interroge-t-il.