
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 27-08-2025 20:32:07 -- N°: 80 -- Envoyer à un ai
Quatre personnes ont été tuées et une autre disparue lors d'une attaque « d'individus armés non identifiés », dans la nuit de dimanche 24 au lundi 25 août 2025, dans le nord-est de la Côte d'Ivoire, à Difita dans le département de Téhini, à la frontière avec le Burkina Faso. C’est la première attaque meurtrière de ce type dans le pays depuis 2021.
La Côte d'Ivoire qui partage une frontière de près de 600 km avec le Burkina Faso, tente, à l'instar d'autres pays du golfe de Guinée, d'endiguer la propagation des groupes jihadistes actifs au Sahel . Le Général Lassina Doumbia, Chef d’État-Major des Armées, précise que le bilan est de « quatre paysans tués, un habitant porté disparu, une femme grièvement brûlée », ajoutant que plusieurs cases ont été incendiées et du bétail emporté. Des engins de locomotion ont également été détruits.
Selon une source gouvernementale jointe par l'AFP, « il pourrait s'agir d'un règlement de compte contre des personnes soupçonnées d'apporter du soutien aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) burkinabè » . Les VDP sont des supplétifs civils de l'armée burkinabè déployés pour lutter contre les jihadistes. Ils sont également accusés de commettre des exactions contre des civils, en particulier contre la communauté peule, stigmatisée car soupçonnée de constituer le gros des rangs jihadistes ou de collaborer avec eux.
« On est dans un environnement où les groupes terroristes sont actifs. Mais depuis plusieurs années, il n'y a pas eu d'attaques ou d'incidents majeurs attribués ou revendiqués par ceux-ci de ce côté de la frontière », explique à l'AFP William Assanvo, Chercheur à l'Institut d'Études de Sécurité (ISS). « Le fait qu'on assiste à une attaque de cette nature contre des populations civiles avec des morts, des personnes qu'on a voulu brûler, c'est nouveau, c'est inhabituel », poursuit-il estimant qu'il pourrait s'agir d'éléments de groupes jihadistes comme d'une « simple attaque de représailles entre communautés ».
L'armée ivoirienne affirme avoir déployé des moyens aériens et terrestres pour neutraliser les assaillants qui se sont enfuis avant l'arrivée des troupes. Rappelons que le nord de la Côte d'Ivoire avait été frappé en juin 2020 lors d'une attaque qui avait fait 14 morts au sein de l'armée à Kafolo. Deux autres soldats avaient été tués en mars 2021. Les jihadistes et les VDP s'affrontent parfois à seulement quelques kilomètres de la frontière ivoirienne, une zone poreuse et mal délimitée où pullulent également divers trafics.
La Côte d'Ivoire entretient par ailleurs des relations tendues avec son voisin burkinabè, dirigé par une junte autoritaire. Les deux pays s'accusent mutuellement de déstabilisation. Le 13 mars 2016, la Côte d'Ivoire avait été pour la première fois endeuillée par une attaque jihadiste à Grand-Bassam, une station balnéaire proche d'Abidjan, qui avait fait 19 morts.
Le Général de Corps d’Armée, Lassina Doumbia, Chef d'État-Major des armées ivoiriennes.
L’État-Major Général des Armées invite les populations au calme et à la collaboration avec les forces, tout en les assurant de sa détermination à assurer leur protection.
Communiqué de l’État-Major de l’Armée ivoirienne.
Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 août 2025, le village de Difita (département de Téhini) a été l’objet d’une incursion d’individus armés non identifiés. L’attaque, survenue aux environs de 02 h 00 a ciblé le hameau de cultures agricoles, situé à deux kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso.
Aussitôt informé, le Commandement de la Zone Opérationnelle Nord a engagé des moyens aériens et terrestres, en vue de porter secours aux populations et neutraliser les assaillants qui se sont enfuis avant l’arrivée des troupes.
Au terme du ratissage effectué, le bilan est le suivant :
- 04 paysans tués ;
- 01 habitant porté disparu ;
- 01 femme grièvement brulée prise en charge par les services médicaux ;
- plusieurs cases incendiées ;
- du bétail emporté ;
- des engins de locomotion détruits, incendiés ou emportés.
L’État-Major Général des Armées présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Les recherches se poursuivent pour connaitre les auteurs et les motivations de cet acte criminel.
L’État-Major Général des Armées invite les populations au calme et à la collaboration avec les forces, tout en les assurant de sa détermination à assurer leur protection.
Fait à Abidjan, le 25 août 2025
Le Général de Corps d’Armée Lassina DOUMBIA
Chef d’État – Major Général des Armées