
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 30-08-2025 22:35:05 -- N°: 85 -- Envoyer à un ai
Des agriculteurs travaillent dans une plantation de cacao, près de Sinfra dans le Centre Ouest de la Côte d'Ivoire. © ISSOUF SANOGO/AFP
Selon le Journal Le Monde, entre 60 et 80% des cacaoculteurs ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté, ce chiffre étant corroboré par plusieurs enquêtes et rapports internationaux. La précarité des planteurs s’explique notamment par la faible part du prix mondial du chocolat qui leur revient (souvent autour de 6%), les fluctuations des cours du cacao, et la domination du secteur par quelques grands exportateurs internationaux. Malgré les initiatives telles que le Différentiel de Revenu Décent et une augmentation du prix minimum garanti par l'État (1500 F.CFA le kilo), la pauvreté persiste, surtout chez les petits exploitants.
Les planteurs sont confrontés à l'instabilité des marchés, à l'iniquité dans la répartition de la valeur et à la concentration du pouvoir entre quelques acteurs clés, ce qui les force souvent à vendre ou hypothéquer leurs terres en période de crise. Cette situation entraîne des migrations vers les villes, le recours au travail des enfants, une insécurité alimentaire et des conséquences sociales graves, soulignant la nécessité d'une transformation profonde des pratiques commerciales pour une amélioration durable.
Causes principales.
Les planteurs ivoiriens sont particulièrement vulnérables aux crises économiques, aux variations de la demande mondiale et à la spéculation sur les marchés. Malgré la mise en place du Différentiel de revenu décent (DRD) en 2020 et une hausse du prix minimum garanti par l’État, l’impact sur la pauvreté reste limité, surtout chez les petits exploitants et propriétaires de plantations vieillissantes.
Causes profondes de la précarité.
Iniquité dans la répartition de la valeur . Les planteurs ne perçoivent qu’une part infime (environ 6%) du prix final d’une barre chocolatée. Le reste est capté par les exportateurs, les industriels-transformateurs et les distributeurs.
Instabilité des marchés.
Leurs revenus sont extrêmement vulnérables aux fluctuations des cours mondiaux du cacao, à la spéculation et aux variations de la demande internationale.
Concentration du pouvoir.
Le secteur est dominé par un petit nombre de grands négociants et exportateurs internationaux qui disposent d’un pouvoir de marché écrasant face à des producteurs atomisés.
Limites des mécanismes de soutien.
Les dispositifs comme le Différentiel de Revenu Décent (DRD) et le prix garanti par l’État, bien que positifs sur le papier, ont un impact limité sur le terrain, surtout pour les petits producteurs.
Vulnérabilité structurelle.
L’absence d’accès au crédit, à l’épargne ou à des sources de revenus alternatives les force souvent à vendre ou hypothéquer leurs terres en période de crise, aggravant leur précarité à long terme. Beaucoup n’ont pas accès à des activités complémentaires ou à des systèmes d’épargne, ce qui les mène à vendre ou hypothéquer leurs plantations pour survivre lors des périodes de crise.
Conséquences sociales.
La pauvreté chronique des cacaoculteurs entraîne des problèmes familiaux, des migrations vers les grandes villes, et parfois le recours à la main-d’œuvre infantile.
Insécurité alimentaire et économique.
La pauvreté des producteurs se répercute directement sur la sécurité alimentaire de milliers de familles.
Déstabilisation des communautés rurales.
La crise entraîne l’exode rural, des migrations vers les villes et une fragilisation du tissu social et familial.
Enjeux sur le travail des enfants.
La précarité économique est un facteur majeur conduisant au recours à la main-d’œuvre infantile dans les plantations, un problème endémique difficile à résoudre.
Accès à l’éducation.
La pauvreté persistante parmi les producteurs de cacao en Côte d’Ivoire compromet la scolarisation des enfants, entraînant un cycle intergénérationnel de pauvreté. La crise du cacao affecte la stabilité des zones rurales, l’éducation des enfants et la sécurité alimentaire de nombreuses familles. Malgré les initiatives politiques et économiques visant à améliorer leur sort, le manque de revenus continue d’entraver le bien-être de ces communautés.
Un défi structurel.
La pauvreté persistante des cacaoculteurs en Côte d’Ivoire est enracinée dans la structure économique de l’industrie du cacao-chocolat, nécessitant une transformation profonde des pratiques commerciales pour une amélioration durable. Les politiques actuelles se révèlent insuffisantes pour résoudre les déséquilibres de pouvoir et la répartition inégale de la valeur le long de la chaîne d’approvisionnement, entraînant des conséquences telles que des problèmes familiaux, la migration vers les villes et le travail des enfants. Cette crise affecte la stabilité des zones rurales, l’éducation des enfants et la sécurité alimentaire des familles, soulignant la nécessité d’un engagement plus fort de tous les acteurs, y compris les entreprises multinationales du secteur du chocolat.
Côte d’Ivoire : le prix du cacao crispe les producteurs (RFI).