
Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 02-09-2025 01:40:44 -- N°: 87 -- Envoyer à un ai
Me Blessy Jean-Chrysostome, Député de la Nation. Avocat international, Docteur en Droit.
Me Blessy Jean-Chrysostome est l'avocat du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire section du Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA).
L’article 55 de la Constitution de la Côte d’Ivoire énonce clairement les conditions d’éligibilité à l’élection du Président de la République : il faut jouir de ses droits civils et politiques, être âgé d’au moins 35 ans, et être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine. Il n’existe aucune mention dans cet article exigeant que le candidat soit inscrit sur la liste électorale.
Constitution et hiérarchie des normes.
En droit, la Constitution est la norme juridique suprême, et la loi (y compris le code électoral) doit se conformer à la Constitution ; elle ne peut pas imposer des conditions nouvelles ou différentes pour l’éligibilité, sauf pour préciser ou organiser des modalités pratiques.
En Côte d’Ivoire, certains articles du code électoral stipulent que « tout ivoirien qui a la qualité d’électeur peut être élu Président de la République dans les conditions prévues par la Constitution ». Cette exigence d’inscription sur la liste électorale trouve sa source dans la loi, non dans la Constitution. Cette interprétation est sujette à débat, car une loi ne saurait modifier ou ajouter aux conditions constitutionnelles.
Le raisonnement présenté par Me Blessy Jean-Chrysostome est juridiquement fondé : seules les conditions de l’article 55 de la Constitution doivent s’imposer à tous. Une ordonnance ou une loi ordinaire n’a pas vocation à modifier le fond des critères posés par la Constitution, ni à en ajouter de nouveaux.
Néanmoins, le Conseil constitutionnel et la Commission chargée des élections s’appuient aussi sur les textes électoraux pour organiser le processus, ce qui peut conduire à des situations de contestation, surtout en période électorale. L’exigence d’inscription sur la liste électorale ne figure pas dans l’article 55 de la Constitution ivoirienne, et l’ajouter par la loi est juridiquement discutable, question qui reste l’objet de débats récurrents lors de chaque scrutin
Chantal Nanaba Camara, Présidente du Conseil Constitutionnel de la Côte d'Ivoire.
Chantal Nanaba Camara, a une grande responsabilité dans l'élection présidentielle du 25 octobre 2025. Elle devra dire le Droit, rien que le Droit.